Bien plus qu’un site de plongée, une histoire locale !
Les profondeurs du Bassin d’Arcachon,
Cachent bien des secrets fascinants, échappant à l’œil des curieux. En plongeant dans cet univers mystérieux, nous partons à la découverte des épaves qui sommeillent, tels des vestiges d’un temps révolu.
La Jetée de la Chapelle.
Joli Ponton sur l’eau…
Elle a vu passer des marins, des pèlerins, des familles, des touristes et bien souvent des plongeurs. Mais aussi de vraies histoires locales, celles que l’on ne découvre qu’en grattant dans les profondeurs du Bassin d’Arcachon. Rénovée plusieurs fois, elle a toujours gardé ce charme intemporel, celui qui résiste à la modernité. D’ailleurs, vous saviez qu’à l’entrée, se dresse la Croix des Marins, posée là en 1902 pour protéger nos braves navigateurs ?
Une croix qui, malgré des accidents et des tempêtes, a toujours été restaurée, comme pour rappeler la résilience de ce lieu et de ses habitants. Juste en face de la jetée se cache le mystérieux Trou Saint-Yves. Une fosse, petit abîme dans un champ de dunes sous-marines qui se sont affaissées, sur la rive concave du chenal du Teychan, qui abrite plusieurs épaves de navires désarmés. Oui, vous avez bien lu ! Il y a tout un cimetière marin là-dessous, attirant plongeurs et curieux en quête d’aventure.

Le trou à droite de la villa Saint Yves, d’où son nom ? En effet, il le doit à cette villa qui arbore un joli belvédère blanc et vert, construite en 1910 pour le Prince Auguste de Broglie. À l’époque, elle disposait d’un débarcadère privé, effondré, probablement en lien avec les marées qui sculptent constamment les fonds marin du Bassin d’Arcachon. La villa Saint Yves est celle qui a le clocheton, au milieu de la photo.
Dans les profondeurs du Trou de Saint-Yves, nous partons à la rencontre de plusieurs épaves.
Le Cotre Bleu.
Une des plus célèbres, coulé le 22 juin 1976, ex. Joseph-Mathilde, est un chalutier en bois immatriculé ARC 13319 puis AC322787. Il fut construit en 1940 aux Sables d’Olonne. Et comme son nom l’indique, ce bateau arborait fièrement une superbe peinture bleue !

La Poupe
Construit en 1953, par le chantier naval d’Arcachon.

La Mado.
Un peu plus grand, fut construit aux Chantiers Jean Lefèvre à Etaples, portant le matricule AC 14198. Ce bateau reste ancré dans les mémoires, car au moment crucial, il refusa de couler. C’est donc à coups de hache dans la cale, que l’entreprise Gentil réussit à le faire sombrer !

Le Santez Anna.
Construit au Croisic en 1947, fut lui coulé en 1977.
La Petite Fleur De Lisieux.
Venue elle aussi servir de frayère à poissons, dix ans plus tard. C’est par un petit coefficient de marée, que le Libertad, vedette de promenade, remorqua ce chalutier jusqu’à sa destination finale.
Le Mystère IV : légende urbaine ?
Comme bon nombre de plongeurs du Bassin d’Arcachon, mon attention s’est portée particulièrement sur cette épave. Alors mythe ou réalité ?

ARCACHON, novembre 1969, un avion s’écrase au large de la plage Pereire. Il est remorqué vers une fosse profonde où il retrouve la compagnie de quelques bateaux.
Ce jour-là, les pêcheurs d’Arcachon eurent à remorquer une drôle d’embarcation : un avion, un Mystère IV qui, quelques jours plus tôt, avait fait un impressionnant plongeon au large de la jetée Pereire, après un non moins spectaculaire carambolage en vol à près de 700 km/h.
Mardi 18 novembre 1969, vers midi, après des mois de pluies, orages et tempêtes, le temps s’est enfin calmé. À peine ose t’on mettre le nez dehors qu’un spectacle inattendu se présente : deux aéronefs se percutent au-dessus des flots. Le premier, l’habitacle à moitié arraché, parvient à rentrer sur la base aérienne de Cazaux. Le second semble se diriger droit vers la ville, mais le pilote, le lieutenant Théophile Rion, directeur des vols à la base, parvient à le redresser vers l’océan, dans lequel il tombe à pic, à 500 mètres au large de la plage Pereire. Il s’éjecte de son siège alors que son appareil n’est qu’à 50 mètres de hauteur… Les pêcheurs s’organisent spontanément et plusieurs bateaux s’avancent vers le cockpit fracassé, qui tangue sur l’eau, et son pilote, nageant au milieu des eaux froides du bassin, pour les ramener vers le rivage.
Le sort du Mystère IV laisse les autorités perplexes.
On pense le remorquer vers le port pour un ferraillage en règle mais cela se présente un peu compliqué. Entre la base aérienne et l’état-major du port, on se pose des questions : comment sortir une telle carcasse de l’eau ? En attendant, on ne peut pas laisser l’épave au large de la plage, cela est trop dangereux. Les militaires finiront par récupérer quelques pièces sur l’appareil. Des avions, ils en ont déjà confié aux profondeurs du lac de Cazaux : Cessna, Junker… On décide donc unanimement de remorquer le Mystère vers le cimetière de bateaux : le trou de Saint Yves !
https://maps.app.goo.gl/Lmc8RUcvfGDeeAoA8

Alors, prêts à plonger dans l’histoire et les mystères du Trou de Saint Yves ?


