Le Saumur
Navire marchand cité à l’ordre de l’Armée de Mer

Caractéristiques : Cargo à vapeur, puis à mazout Dimensions : Longueur 99m – Largeur 13,5m Machine triple expansion, puis chaudière à mazout en 1937 EPAVE située au large de Port Vendres Position : 42°31, 511’N – 03°08,076’E
Il fut construit en 1920 à Alloa en Ecosse pour la Forth Shipbuilding & Engineering Corporation.
Ce fut un cargo vraquier (transport d’une cargaison sèche en vrac) qui naviguera d’abord comme navire charbonnier pour plusieurs compagnies :
- Compagnie des Chemins de Fer de Paris à Orléans (1920 – 1929)
- Compagnie Delmas-Frères et Vieljeux, La Rochelle (1929 – 1939)
- Société Maritime Nationale (septembre 1939 – décembre1942)
- Mittelmeer Reederei GmbH (décembre 1942 – janvier 1943)
- Gouvernement italien (janvier 1943 – septembre 1943)
- Mittelmeer Reederei (septembre 1943 – mai 1944) et reprendra alors son ancien nom « le Saumur ».
Un peu d’histoire plus en détail :
Le Saumur naviguera d’abord comme navire charbonnier pour la Compagnie des Chemins de Fer de Paris qui, ne pouvant pas assurer l’exploitation de navires, en confiera la gérance à la Société Maritime Auxiliaire de Transport, de Nantes. La baisse des importations de charbon (le réseau fut progressivement électrifié) ne justifiera plus l’entretien de toute la flotte.
La Compagnie des Chemins de Fer décidera alors de vendre ses 17 navires. Le gouvernement n’était pas favorable et préfèrera une location coque nue. La transaction se réalisera le 18 mars 1929 et la compagnie Delmas-Frères et Vieljeux acquit la flotte.
En conséquence, une location pour 20 ans fut conclue. Le Saumur sera donc immatriculé à La Rochelle et affecté aux lignes coloniales : il transportera diverses marchandises vers le Sénégal et reviendra avec des arachides en France.
Le 3 septembre 1939, la seconde guerre mondiale éclatera, le pays rentrera en guerre contre l’Allemagne.
Le 29 septembre 1939, à Dakar, le navire sera pris en charge au nom de l’État Français par la Société Maritime Nationale et armé d’un canon de 25 mm automatique, installé sur le toit du logement du capitaine. Réquisitionné par les autorités maritimes en 1940, il participera à la campagne de Norvège. Ce qui lui vaudra une citation à l’ordre de l’Armée de Mer. Après cette mission, il effectuera cinq voyages en Afrique pour le ravitaillement de la zone libre.
Suite à la campagne de Norvège, l’armistice fut signée et le Saumur sera de retour en France dans la zone libre. Il reprendra alors les liaisons avec Oran, Casablanca et Dakar, mais au départ de Marseille.
Le cargo, avec 30 hommes d’équipage et cinq canonniers à son bord, se retrouvera immobilisé dans le port de la cité phocéenne du 21 juillet 1941 au 12 septembre 1942, puis à Port-de-Bouc jusqu’au 17 décembre 1942.
Le 21 décembre 1942, il passera aux mains des Allemands. Ils le cèderont aux Italiens, qui le rebaptiseront « Tolentino ». Des travaux d’aménagement seront débutés mais par manque de matériel ne seront jamais achevés. Après la capitulation italienne, le 3 septembre 1943, le navire repassera dans le giron allemand de la Mittelmeer Reederei, très probablement sans avoir été utilisé par les Italiens, et retrouvera son premier nom « le Saumur ». Il fut alors équipé de quatre mitrailleuses (deux sur la dunette et deux sur le gaillard d’avant).
À partir de ce moment et jusqu’à son naufrage, le navire effectuera des voyages entre Valence et Marseille via Barcelone, Tarragone et Port-Vendres pour acheminer le minerai de fer nécessaire à l’industrie de guerre.
Le 21 mai 1944, le sous-marin britannique HMS Upstart (P65)

Sous le commandement du lieutenant Paul Charles CHAPMAN, il se rapprochera du Saumur, au large des côtes de Port Vendres, et à 18h26, tirera quatre torpilles à une distance de 1000 mètres. Deux d’entre elles feront mouche, la première sur l’avant du château et la seconde vers la poupe.
La plongée sur le SAUMUR

Orientée Nord Sud, elle repose droit sur sa quille par -46 / -48m de fond. Coupée en deux au niveau de l’avant du château, l’épave, le Saumur, offre de belles explorations. Les dimensions et les conditions rendent difficile la découverte en une seule plongée. En partant à l’aventure sur l’avant, lors d’une première plongée, on y découvrira la mitrailleuse qui tourne encore sur 360°, positionnée sur une tourelle. Les ancres à poste avec les puits de chaînes se révèleront lors de cette excursion. La découverte de la partie arrière pourra se faire lors d’une deuxième plongée. On pourra y trouver l’hélice, le safran et l’hélice de secours.
Les points de passage marquants :
La cuisine avec le passe-plat, les fourneaux, le bac de rinçage ; la salle de bain avec son carrelage noir et blanc à damier, sa baignoire, le lavabo, et le radiateur. Sur l’avant on y trouvera le treuil et le mat de charge.
Références bibliographiques :
FORTUNES DE MER ET EPAVES dans le parc naturel marin du golfe du lion 1850-2018


